Retour sur la folle aventure vidéo des 4e4 :Le 2 décembre de l'année dernière, dans le cadre de la campagne nationale "Agir contre le harcèlement à l'École", les élèves de la classe de 4e4 du collège Maurice Genevoix se sont rendus au Théâtre Liberté avec 475 autres élèves pour une action de sensibilisation sur ce thème. Ils ont pu y voir une série de trois courts-métrages réalisés par Amandine Stelletta, jeune réalisatrice d'autant plus engagée dans la lutte contre le harcèlement qu'elle en a été elle-même victime, comme c'est le cas pour 1 jeune sur 10 d'après les statistiques actuelles. Ils ont pu rencontrer le directeur du théâtre, Charles Berling, à l'origine de l'action et qui s'est également prêté au jeu dans l'une des vidéos, mais aussi Patrick Bruel, acteur dans une autre vidéo et auteur d'une chanson avec un clip interactif sur la thématique du harcèlement scolaire : http://www.mauxdenfants.fr/. Enfin, ils ont pu débattre avec le juge des enfants Laurent Sabatier; le directeur du site mémorial du Camp des Milles, Cyprien Fonvielle ; la présidente de l’Observatoire International de la Violence (Université de Nice Sophia Antipolis), Catherine Blaya ; le Président d’Arrêt Demandé International, Jacky Pamart ; la Conseillère Principal d'Education Sophia Lafi et l'infirmière scolaire du Collège Peiresc, Laurence Jakab. La réflexion était lancée.
Trois mois après, début mars, quelle ne fut pas leur surprise quand leur professeur de français, Mme Fournier, leur a appris que l'aventure se prolongeait pour eux et qu’ils étaient retenus pour tourner eux-mêmes leur propre vidéo ! Cela leur a permis de vivre une expérience d'atelier vidéo unique, tout en approfondissant leur réflexion sur la question difficile du harcèlement. Jeudi 12 mars, Amandine Stelletta et son équipe vidéo composée de trois intervenants, Ronan Le Roux, Vincent Bérenger et Geoffrey Fages se sont présentés au collège pour exposer le projet aux élèves, motiver leur adhésion à ce projet et en établir un cahier des charges. Il a ensuite fallu écrire ensemble un scénario, et, pour mener à bien ce travail collectif dans une classe pleine d'antagonismes, les soutiens de la CPE (Mme Chamayou) de l'infirmière (Mme Dumont) et de l'assistante sociale (Mme Charpentier) du collège n'ont pas été de trop. Après deux heures de débat très animé, un beau projet commun a finalement émergé. Quand les élèves ont retrouvé l'équipe de tournage lors de la matinée du jeudi 2 avril, ils s'étaient partagé les tâches pour finaliser le projet par groupe. Un premier groupe ou « équipe » devait affiner le scénario, sous la houlette d'Amandine, un deuxième préparait son jeu d'acteur sous l'égide de Geoffrey, un troisième découvrait la technique et les appareils sous l'œil attentif de Ronan et un quatrième s'occupait de la logistique sous la tutelle de Vincent. Tout était fin prêt pour les deux jours de tournage, les jeudi 16 et vendredi 17 avril, à la veille des vacances de Pâques. Ce vendredi 17 avril, ce sont les élèves de 4e4 qui sont partis les derniers en vacances, car ils ont quitté le collège à 18h, après deux jours de travail intensif. Il fallait en effet tourner plusieurs séquences, à plusieurs endroits du collège (salle de classe, cours de récréation, escaliers, cantine, gymnase, infirmerie), et en intégrant une séquence exigeante comportant de la danse - tournée grâce au précieux soutien de Mme Jaouen - car toute l'action du film se déroule dans le cadre d'une classe CHAD. Au milieu du tournage, jeudi après-midi, Charles Berling en personne a fait irruption...Le film a été intégralement écrit, joué et tourné par les élèves. Ils ont également été initiés au montage pendant une heure trente, le mercredi 13 mai. C'est Amandine Stelletta elle-même qui a ensuite donné sa forme définitive au film.
Le 22 juin, en épilogue à cette aventure, les élèves se sont retrouvés une nouvelle fois au Théâtre Liberté pour une diffusion de leur film suivie d'un retour d'expérience. Nous les avons retrouvés responsabilisés et enrichis grâce à ce projet qui leur a fourni une formation très concrète à la vidéo menée dans des conditions professionnelles, une possibilité de s'exprimer sous plusieurs formes (écriture, jeu d'acteur, technique), une expérience du travail collectif et une occasion de réfléchir sur ce sujet difficile mais incontournable qu'est le harcèlement à l'école. Ainsi ont-ils tenté de montrer, dans leur film, que le harcèlement est un phénomène qui se propage de façon insidieuse et que les harcelés d'hier peuvent devenir les harceleurs de demain si on ne brise pas son cercle vicieux.